
Aziz MECHOUAT, Sociologue, Université Hassan II, Casablanca.
Depuis l’ère coloniale, la jeunesse casablancaise s’est profondément impliquée dans les émeutes à répétition qui ont marqué l’histoire de la ville. Les jeunes casablancais ont été souvent sur le devant de la scène politique et sociale marocaine. En partant de ce constat, cet article vise à tracer les contours de cette catégorie d’âge dans cette ville métropolitaine et disparate qu’est Casablanca. Nous allons également examiner les différentes formes de modes d’expression, de styles musicaux, de langages, d’actions collectives créées par cette jeunesse comme étant l’histoire d’une « génération » qui a cherché à braver les interdits.
Depuis les années soixante, Casablanca a toujours eu la réputation d’être une ville d’émeutes. Au sein de cette mouvance, les jeunes étaient et demeurent des acteurs dans la vie de la cité. Au-delà des perceptions du « jeune casseur », ils se montrent également actifs au sein des mouvements collectifs qui ont marqué l’histoire de cette ville depuis l’indépendance : en 1965, 1981, 1984, 1990 et 2011. Qu’en est-il de la véracité de ces images ? S’appuient-elles sur des données factuelles ? Cet article vise à revenir sur les traits marquants de cette jeunesse dans un espace en croissance exponentielle et un dispositif urbain « explosif ». Lire plus