
Dans le
cadre de son ouverture sur les différents acteurs de la société, et ses efforts
conjugués par le soutien scientifique
des associations et organisations de la société civile qui plaident pour une société rationnelle et
saine, le Centre Menassat, en la personne de son directeur Dr. Aziz Mechouat,
a été l’invité d’une rencontre organisée
par les femmes Ittihadies autour de : «
Quelle Situation pour les Droits des Femmes à la Lumière du Déclin des
Indicateurs de Développement ? ».
L’activité s’est tenue en date du 31 Octobre 2024 à Casablanca, et a été modérée par la présidente de l’Organisation des Femmes Ittihadies HANANE RIHAB.
En l’occurrence, Pr. AZIZ MECHOUAT a présenté les résultats préliminaires de la recherche quantitative nationale réalisée dans le cadre du programme JIL Fatima Mernissi autour des « Femmes, Espace public, et les Libertés Individuelles ». A ce titre, MECHOUAT a mis l’accent sur les transformations que le Maroc a connues, en termes d'accès des femmes au marché du travail, outre l'augmentation du taux de scolarisation des filles, en tant que vecteurs de la présence croissante des femmes dans la sphère publique.
A ce titre, l'intervenant a présenté quelques taux de l’étude qui assertent que, les femmes ont de plus en plus investi les espaces publics au même titre que les hommes. En revanche, le niveau d'acceptation de leur accès est contrôlé par une norme sociale relativement farouche à l'égard des femmes. Certains interviewés acceptent l'accès des femmes à des espaces tels que les cafés et les terrains de jeux, mais refusent catégoriquement l'accès à d'autres espaces tels que les boîtes de nuit ou les hôtels, ce qui réconforte, selon l’intervenant, cette vision normative chez les répondants.
A la lumière des premières conclusions de la dite recherche, qui vacillent entre l'acceptation dans les espaces culturellement acceptables, et entre le refus et le rejet étant considérés comme «inacceptables», Aziz Mechouat a insisté sur la nécessité d'ouvrir l'espace public de manière équitable pour les femmes et les hommes. Il a également appelé à assurer un accès sans entraves, mais aussi garantir des mesures de sécurité dans les espaces publics, ce qui va de pair avec le bien et l’équilibre de la société marocaine.
Par ailleurs, Mme. Khadija Errebbah, membre fondateur de l’Association Démocratique des Femmes du Maroc et experte dans le genre, a présenté certaines données du rapport annuel des Nations Unies pour l'année 2021-2022 concernant l'égalité des sexes. C’est à ce titre qu’elle s’est arrêtée sur la situation alarmante des indices de développement autour des femmes au Maroc. En effet, ces indices démontrent un déclin de la condition de la femme au niveau mondial. Ce dernier a eu un impact direct sur la condition de la femme au niveau national, surtout si l’on compte 8% des femmes du tiers monde qui sont en dessous du seuil de l'extrême pauvreté, explique Errebbah.
L’intervenante a également indiqué que malgré les progrès notables réalisés au cours des dernières décennies, pour l’amélioration de la condition féminine et tous les efforts déployés par les organisations internationales pour soutenir les droits fondamentaux des femmes, la situation a connu une détérioration notable au cours des trois dernières années en raison de nombreux facteurs, notamment : la pandémie de Corona et ses répercussions sociales et économiques, le changement des systèmes sociaux et le retour à l'extrémisme, à la violence et à la discrimination à l'égard des femmes et à leur privation de leurs droits fondamentaux.
Dans le même sens, le Professeur et expert dans les politiques publiques Mohammad Tarik a abordé la situation actuelle des femmes qui, selon lui, est étroitement liée à l’efficacité des lois mises en vigueur. A cet égard, l’intervenant a présenté quelques chiffres sur la situation des femmes au Maroc, en indiquant que la moitié d’entre elles sont exposées à la violence, et cet indicateur s'élève à 70% chez les filles et les femmes marocaines âgées de 15 ans et 19 ans, en plus de 1,5 million de femmes exposées à la violence électronique.
Mohammed Tarik estime que pour réaliser des avancées et trouver les meilleures pistes de résolution de ces dilemnes qui affectent les droits des femmes, est une responsabilité qui incombe à tous, qu’il s’agisse des institutions gouvernementales ou des organisations de la société civile. Il a également appelé avant de conclure, à un travail sérieux et salvateur en faveur de l’amélioration de la situation des femmes au Maroc.
Pour rappel, la participation de Menassat à cette rencontre s’inscrit dans le cadre de ses contributions scientifiques aux questions intéressant les femmes et leurs droits. A cet égard, le Centre avait mené une enquête de terrain pour la saison 2023/2024 autour des « Femmes, Espace Public et Libertés Individuelles. La recherche s’est réalisée à l’échelle nationale et a porté sur un échantillon représentatif de 1.528 Marocains et Marocaines. L’objectif était de relever les différentes représentations des Marocains et Marocaines par rapport à l’accès des femmes à l’espace public, leurs droits et conditions à l’état actuelle. A savoir que le centre Menassat s’apprête prochainement à dévoiler le rapport définitif de cette recherche.